Des milliers d'habitants de Pékin placés de force en quarantaine
Des milliers d'habitants de Pékin ont été envoyés de force en quarantaine en pleine nuit de vendredi à samedi, après la découverte de 26 cas de Covid-19 dans leur résidence, selon des images et un avis officiel largement partagés sur les réseaux sociaux.
Plus de 13.000 habitants du complexe résidentiel Nanxinyuan, dans le sud-est de la capitale, bien que testés négatifs au virus, ont été transportés dans la nuit vers des hôtels d'isolement et menacés de représailles s'ils résistaient.
"Les experts ont décidé que tous les résidents de Nanxinyuan seront soumis à une quarantaine à partir de minuit le 21 mai pour sept jours", peut-on lire dans une annonce des autorités sanitaires du district de Chaoyang.
"Veuillez coopérer, sinon vous subirez les conséquences légales", ont-elles ajouté.
Des photos sur les sociaux ont montré des centaines de personnes faisant la queue avec leurs bagages dans l'obscurité pour monter dans des autocars devant la résidence.
"Certains d'entre nous ont été enfermés pendant 28 jours depuis le 23 avril, et nous avons tous été testés négatifs depuis", s'est plaint un résident sur Weibo. "Beaucoup de mes voisins sont âgés ou ont de jeunes enfants".
Les habitants ont été priés d'emballer leurs vêtements et leurs biens essentiels, et informés que leurs logements allaient être désinfectés, selon des discussions sur Weibo.
Pékin est confrontée à sa plus forte flambée de contaminations depuis le début de la pandémie. Le variant Omicron a infecté plus de 1.300 personnes depuis fin avril, entraînant la fermeture indéfinie des restaurants, des écoles et des sites touristiques.
La Chine mène une politique draconienne de "zéro Covid": fermeture des frontières, tests massifs, confinements de villes entières et quarantaines forcées pour les cas contact.
Le mois dernier, des milliers de résidents de Shanghai avaient été envoyés dans des centres de quarantaine improvisés à des centaines de kilomètres de là, alors que la métropole de 25 millions d'habitants combattait une flambée épidémique.
Sur Weibo, des internautes exprimaient samedi leur inquiétude de voir Pékin adopter une approche similaire à celle de Shanghai, où les habitants subissent depuis des semaines un confinement qui a privé de nombreuses personnes d'un accès adéquat à la nourriture et aux soins.
"C'est exactement la même chose qu'à Shanghai, la première étape est de couper l'eau et l'électricité, puis d'exiger des clés... puis de désinfecter les maisons. Les appareils électriques, les meubles en bois, les vêtements, la nourriture... ils sont tous fichus", peut-on lire dans un commentaire qui affichait plus de 300 likes.
(AFP)